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RUSBEE LEGUELECK
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7 juin 2010

RENÉ : électricien à l'usine d'Athus !

Le bourgmestre d'Athus m'a demandé si je souhaitais participer

à la création d'un livre d'or de la Commune d'Aubange

dont fait partie la ville d'Athus.

Je pourrais y figurer à travers un extrait d'un de mes livres

ou alors avec un nouvel écrit : mais il serait souhaitable

que dans ce cas mon texte soit inspiré

par l'ex-usine et la région de la commune.

À ce moment très précis, j'ai eu comme un flash et

les souvenirs d'un ami sont remontés et m'ont inspirés !

Je vous livre le texte qui se devait d'être court !



Mon ami René : électricien à l’usine d’Athus !

 

 

Six heures du matin ! 

 

René Zientarski ouvre son armoire du vestiaire de
l’usine sidérurgique d’Athus et commence
à enfiler sa combinaison de travail grise…
grise comme cette pièce où il se retrouve tous les jours
avant de prendre son service dans l’équipe
de maintenance électrique du site industriel.

 

Mon ami habite depuis toujours la commune d’Aubange au sein
de laquelle se situe l’usine d’Athus.
  N’étant pas très porté sur les études,
son père l’y a fait engager dès ses seize ans et plus précisément
dans le service où il travaille lui-même.  Son fils étant un peu « artiste »,
il peut ainsi le surveiller et le protéger.

 

Avant de rejoindre ses camarades de travail, René se campe
une dernière fois devant l’unique miroir
du vestiaire et entreprend de se coiffer soigneusement
avant de mettre son casque de sécurité.
 
Ils ne plaisantent pas avec la sécurité dans son service
car ils sont appelés à effectuer des réparations
et des entretiens dans des endroits improbables et dangereux.

 

Soudain, la porte du vestiaire s’ouvre sur son père,
il affiche une mine contrariée,

 

-         René, il faut remplacer les ampoules sur « le toit du monde ». 
Les autres souhaiteraient que ce soit toi qui t’en charge ?

 

Le « toit du monde » est le nom que les ouvriers ont attribué
à un immense mât qui culmine à près de trente mètres
de hauteur et qui éclaire les accès aux énormes
hauts fourneaux où se travaille l’acier en fusion.

 

-         Oui, c’est d’accord !  Je viens dans quelques minutes. 
Je vais me « faire » la grimpette en guise de petit déjeuner…

 

À cet instant les images de la soirée qu’il a passée avec
son amie Françoise dans la discothèque « Blow Up »
à Luxembourg défilent dans ses yeux. 
Ce fut une très belle nuit…et il n’a pas prit le temps
de dormir avant de venir travailler. 

Sa mission matinale n’aurait pas pu être plus difficile,
mais il devait y aller….on comptait sur lui pour toutes les ascensions.

 

Quant il arrive enfin au pied de l’immense mât, les ouvriers
de son équipe lui ont déjà préparé les outils et
le matériel dont il va avoir besoin. 

Il lève les yeux vers le sommet et pousse un long soupir.

 

-         N’oublie pas de bien sécuriser ta position quand tu y seras ! 
lui conseille un de ses camarades en lui tendant une ceinture de sécurité
équipée d’un crochet afin de s’arrimer au mât et
 pouvoir travailler avec les mains libres.

-         Merci Jeannot, je n’y manquerai pas….Je remettrai vos amitiés
aux petits oiseaux quand je serai arrivé !

 

Il pose les mains sur les premiers échelons, soupire à nouveau et 
entreprend l’escalade de l’immense échelle.
 
Elle possède une structure métallique qui la ceinture
sur toute la hauteur et qui est destinée à servir
de garde-fou à une chute éventuelle.

 

Arrivé à mi-hauteur, René s’accorde une pause et jette
un petit regard vers ses camarades qui l’observent depuis le sol.
 
Il leur fait un geste amical et continue sa montée.
Encore un effort et il sera arrivé au sommet d’une
des plus hautes positions du site industriel ; il n’y a que
les imposantes cheminées des hauts fourneaux
qui le devancent vers le ciel.

 

Une fois arrimé au sommet du mât, il se donne quelques minutes
afin d’admirer la vue grandiose de la Région des Trois Frontières
qui s’offre à lui depuis son perchoir. 

Au loin, une borne plantée au milieu d’un champs donne la possibilité
aux curieux de mettre un pied en France, l’autre pied en Belgique
et de se laisser ensuite tomber au Luxembourg.

 

À sa gauche, à travers un fracas de bruits métalliques dû au travail de l’acier,
il peut entrevoir les formes sombres de l’usine de Rodange
au Grand-Duché de Luxembourg, leur plus proche voisine ;
à ses pieds s’étend son usine, celle qui lui permet de gagner sa vie et
à sa droite s’offre la ville d’Athus avec ses zones d’habitations et de loisirs. 

Il peut distinguer les sillons qui représentent les rues principales
ainsi que le parcours des rivières « La Messancy » et « La Chiers »,
au loin une masse verte domine le tout, il s’agit du bois d’Athus,
son lieu de prédilection pour les ballades
en amoureux avec Françoise.
 

C’est sa région et il l’aime !

 

Il pense avec émotion à tous ses amis qui vivent là.

 

Le monde à ses pieds, il porte la main à sa ceinture à outils...
 et commence à vérifier les projecteurs.


"René était ouvrier à l'usine d'Athus quand elle faisait encore vivre toute un région !"

 

P.S. : René Zientarski n’est pas un personnage fictif, il s’agit

d’un de mes meilleurs amis disparu tragiquement dans un accident

de voiture…il y a si longtemps.
 

Je dédie ce petit texte à mon ami René.


Gérard MAUER alias "Rusbee Legueleck" - écrivain et athusien

 

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Commentaires
H
Très joli texte, merci Gérard, j'étais sur les bancs d'école avec René, ensuite j'ai fait mes études aux Beaux-Arts de Liège et tous les week-end je venais voir René au "Marignan" tu me connais aussi mais moins que René bien évidemment, toute une époque.Lorsque j'ai commencé à travailler à Metz, il m'emmenait prendre le train à Longwy avec sa BMW rouge, que de bons souvenirs, merci encore à toi !!!
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